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[Club des Explorateurs] #66 : "La tentation d’être heureux" de Lorenzo Marone (Belfond)

Rentrée littéaire 2016 Domaine étranger

[Club des Explorateurs] #66 : "La tentation d’être heureux" de Lorenzo Marone (Belfond)

Le Club des Explorateurs permet chaque semaine à deux lecteurs de lire un même titre que nous avons sélectionné pour eux et de confronter ainsi leur point de vue.

 

Cette semaine, Martine et Eimelle lect ont lu La tentation d'être heureux de Lorenzo Marone (Belfond)

 

 

 

L’avis de Martine :

 

A 77 ans, veuf, Cesare Annunziata est un homme aigri, râleur, ayant toujours un reproche à faire à ses proches, sa fille Sveva avocate mère d’un petit garçon et son fils Dante galeriste toujours célibataire, ou à l’un ou l’autre de ses voisins, en particulier celles et ceux de sa génération. Pour faire court, Cesare Annunziata vit son âge comme une malédiction et le fait bien savoir. Alors, pour se consoler de vieillir, il met ses dernières années au défi en buvant, fumant, et même en usant des fameuses petites pilules bleues pour s’offrir encore un peu de bon temps avec la coquine Rossana.

Cette vie somme toute banale va prendre un nouveau tour le jour où Cesare prend conscience que sa jeune voisine, Emma, vit sous les coups et la violence de son mari. N’écoutant que l’élan de son cœur, le vieil homme va alors faire tout ce qu’il pourra pour venir en aide à la jeune femme, sans arrière-pensée, simplement avec générosité. Mais cette attention qu’il porte spontanément à Emma va aussi servir de déclencheur et d’une remise en cause, essentielle, sur sa vie pour Cesare. Et si cette introspection inattendue lui permettait aussi de tirer les leçons de son existence, de renouer des liens, distendus par la force des choses, avec sa fille et son fils. Bref, de profiter enfin des belles années qui l’attendent encore…

Ce roman m’a offert deux belles surprises, celle de l’avoir lu au printemps dernier dans sa version originale « La tentazione di essere felice » et celle de constater avec satisfaction que je l’avais bien lu et surtout bien compris !

C’est donc avec grand plaisir que j’ai retrouvé Cesare, toujours aussi horripilant au début et nous attachant à lui peu à peu, par son attitude, par son humour, par l’intérêt qu’il manifeste finalement en toute spontanéité et simplicité à autrui, par le regard qu’il pose aussi sur les gens en général, sur ses proches en particulier, par le cynisme qui affleure parfois dans certains de ses propos (commentaires que j’aurais pu faire miens à moult reprises).

En un mot comme en cent, ce roman nous fait du bien, nous fait sourire, nous inquiète, nous alarme (un peu) et nous retient du début à la fin.

Sa lecture est plaisante, très agréable et bien rythmée. On ne s’ennuie pas une seconde et même on regrette un peu d’arriver à la fin du roman tellement l’auteur, Lorenzo Marone, nous rend proche de ses personnages qui deviennent, le temps de ces quelque 323 pages, des complices, comme des amis. Et là, j’applaudis l’excellente traduction de Renaud Temperini.

« La tentation d’être heureux», une belle histoire tendre, lucide, clairvoyante et remplie d’espoir, parue chez Belfond.

 

© Martine Galati  

 

 

L’avis de Eimelle :

 

Cela commence presque comme une comédie, un vieil homme plutôt acariâtre qui semble en vouloir à la terre entière, et à sa famille en premier, des personnages hauts en couleur autour de lui, une plume légère, le graphisme même de la couverture... je m'attendais à un vent d'optimisme, de légèreté, mais l'auteur nous conduit très vite ailleurs.

Certes, les piques ou pensées acerbes prêtées à ce "papy Daniel" alias Cesare, franchement désagréable par moment, ou incroyablement lucide à d'autres, font sourire, mais l'on passe vite au-delà. 

Drame familial, à plusieurs niveaux. Ses relations avec ses enfants, les secrets autour de son épouse disparue, ses propres lâchetés et renoncements, et puis, le couple de voisin qui arrive... 

La fin du roman m'a d'ailleurs plutôt déstabilisée. 

Beaucoup de questions sont posées. Peut-on être vraiment heureux en tournant le dos aux autres ? 

Mais au contraire, peut-on vraiment aider quelqu'un ? A ouvrir les yeux, à se libérer d'une emprise, d'un secret... Se donner bonne conscience ? Être réellement utile ? Ou au contraire être envahissant, en faire trop, ou pas assez ?

Une vie ne m'a pas suffi pour apprendre à tendre la main sans trembler.  

Les choix du héros (anti-héros ?) font réagir. Et nous, qu'aurions-nous fait ? Pour cette voisine, mais aussi dans le cercle familial ?

Bref, je m'attendais à rire, je me suis surprise en pleine séance d'analyse psychologique, mais cela fonctionne aussi !

Aux âmes fragiles, qui aiment sans s'aimer.

Et puis il y a Naples, son bruit, ses odeurs, sa promiscuité, sa cuisine, ville qui donne un cadre bien agréable à ce roman ! Alors profitons des plaisirs de la vie !

 

© eimelle lect 

 

Merci à Martine et Eimelle pour leur lecture attentive du roman et pour leurs chroniques ! 

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